.Violons, guitares, mandolines, partitions: les tableaux de Braque font souvent référence à la musique. Rien de surprenant lorsque l'on sait que le peintre aime la musique presque autant que ses pinceaux. Mélomane averti, il joue du violon - qu'il a appris auprès de Gaston Dufy, le frère du peintre du même nom -, de la flûte ou encore de l'accordéon.
Il fréquente aussi des musiciens, au premier rang desquels figure Erik Satie, de 16 ans son aîné, normand comme lui. Le compositeur des « Gymnopédies » venait déjeuner chaque semaine chez son ami peintre, avec lequel il échangeait aussi bien sur la peinture que sur la musique, en véritable amateur d'art: à la fin de sa vie, Satie fréquentait plus volontiers des artistes peintres que des compositeurs.
Cette amitié est particulièrement visible dans « Guitare et verre », où l'on aperçoit la partition de « Socrate », drame symphonique de Satie.
En 1920, c'est aussi une partition de Satie, la comédie lyrique « Le Piège de Méduse », que Braque illustre de trois bois gravés en couleur, à la demande du galeriste et éditeur Daniel-Henry Kahnweiler.
Quatre ans plus tard, Serge Diaghilev, le père des Ballets Russes, demande à Satie une partition de ballet: Braque est pressenti pour les décors et les costumes. Mais le projet, qui aurait dû s'intituler « Quadrille », ne verra malheureusement pas le jour.
Et c'est avec d'autres musiciens, Georges Auric et Darius Milhaud notamment, que le peintre fera son entrée sur les planches.
Bien des années plus tard, Braque reprend le thème de la musique avec « Le Duo », où deux figures plongées dans l'ombre encadrent un piano droit, comme un hommage discret et poétique à son ami Satie.
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